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... Le trait est à la fois ferme et ouvert sur un vide habité par la matière, la couleur, la vibration, par un souffle-esprit, diraient les peintres chinois. Vibration s’avère l’un des mots-clefs du chemin de l’artiste. Traits ouverts, car le dessin n’est jamais fermé. Inachèvement qui donne sur un mystère.
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Outre la vibration du trait et donc du sujet, il y a le mouvement et l’abandon, si typiques de l’art baroque qui l’inspire, en plus du vide et du plein, comme si le dessin avait pour mission de transmettre l’esprit qui anime le corps.
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Dans ses croquis, les resserrements ponctuels engendrent un "fil" que la peintre tire à elle et au-delà d’elle-même, qu’elle déroule, jusqu’au prochain nœud, un peu comme sort du ventre de la mère le cordon ombilical qui la relie à l’enfant.
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Bénédiction ! Dessiner ainsi, n’est-ce pas voler dans tous les sens du terme ? Ainsi progresse-t-elle entre saisissement et ouverture, envol et pause. Et l’on devine la difficulté foncière de l’entreprise...
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... Dessinant sur le motif, la peintre quitte l’ici et le maintenant, auquel elle demeure pourtant liée, pour saisir l’intemporalité de ce qu’elle contemple. C’est alors qu’elle le capte le mieux, comme un écrivain qui vole des paroles à un passant pour les rendre universelles...
Béatrice Libert
Extraits du texte de Béatrice Libert « ENTRE SAISISSEMENT ET ABANDON »